Actu CAP - juillet 2025

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TransCon PTH confirme son bénéfice prolongé à 4 ans

L’analogue PTH à action prolongée TransCon PTH (palopegteriparatide) a confirmé son efficacité à long terme. Des résultats à 4 ans (214 semaines) chez des adultes hypoparathyroïdiens, présentés en mai 2025, montrent le maintien d’une calcémie normale chez 98 % des patients, avec 93 % d’entre eux indépendants des suppléments de calcium/vitamine D.

On note une stabilisation de la densité osseuse et des marqueurs de remodelage osseux, ainsi qu’une amélioration significative de la fonction rénale chez ~68 % des patients, sans nouveaux effets indésirables. Ces données confirment le potentiel de TransCon PTH à devenir un traitement de référence de l’hypoparathyroïdie chronique.


Hypercalcitoninémie fréquente dans les iPPSD : une observation confirmée chez l’enfant et l’adulte

Une étude européenne rétrospective, récemment publiée (2025), apporte des données nouvelles sur la fréquence et les mécanismes de l’hypercalcitoninémie chez les patients atteints de pseudohypoparathyroïdie (PHP), désormais classés dans le spectre des troubles inactivants de la signalisation PTH/PTHrP (iPPSD).

Dans cette cohorte, 66 % des enfants et 54 % des adultes avaient une hypercalcitoninémie, sans corrélation directe avec les taux de PTH. Des tests de stimulation calcique suggèrent une hyper- réactivité des cellules C thyroïdiennes chez ces patients, bien qu’aucun cas de cancer médullaire (CMT) n’a été détecté malgré un suivi échographique régulier. Cette étude démontre que l’hypercalcitoninémie est fréquente et probablement bénigne dans les formes iPPSD, notamment les sous-types iPPSD2 (PHP de type 1A) et iPPSD3, indépendamment de l’âge. Les auteurs suggèrent que cette élévation pourrait refléter une sensibilité accrue des cellules C thyroïdiennes, sans traduction pathologique.

Ces résultats incitent à ne pas considérer d’emblée une élévation de la calcitonine comme suspecte de cancer chez les patients PHP/iPPSD, mais plutôt comme un marqueur biologique possible de la maladie.

Pour en savoir + :  High Prevalence of Hypercalcitoninemia in a Large Cohort of Adult and Pediatric Patients With PTH Resistance Syndromes.

Cremaschi A, Del Sindaco G, Pagnano A, Dolci A, Berkenou J, Rothenbuhler A, Contarino A, Ferrante E, Arosio M, Giannetta E, Linglart A, Mantovani G.J Clin Endocrinol Metab. 2025 Apr 22;110(5):1334-1341.


BE-102 : vers une thérapie cellulaire innovante pour l’hypophosphatasie (HPP)

La société Be Biopharma a annoncé en mai 2025 une approche novatrice de thérapie cellulaire : des lymphocytes B modifiés (BE-102) pour sécréter continuellement la phosphatase alcaline. L’HPP est une maladie rare causée par un déficit d’activité de la phosphatase alcaline non spécifique (ALP), entraînant une minéralisation osseuse défectueuse.

Les données précliniques présentées au congrès de l’American Society of Gene & Cell Therapy (ASGCT) 2025 montrent qu’une seule administration de ces B cells ingénierés (intégrant le gène ALPL via CRISPR) entraîne chez la souris une production stable d’ALP active pendant plus de 6 mois sans effet indésirable. Cette stratégie pourrait surmonter les limites de l’asfotase (injections fréquentes à vie). Be Biopharma prépare un dossier IND (Investigational New Drug application) pour initier un essai clinique de phase 1 chez l’humain. Si les résultats se confirment, BE-102 pourrait inaugurer une nouvelle classe de thérapies cellulaires re-dosables, non myéloablatives, pour les maladies osseuses rares.


INZ-701 prévient calcifications et ostéomalacie

Les équipes de recherche de la société Inozyme Pharma (Boston, États-Unis), coordonnées par Yves Sabbagh, ont mené une étude préclinique visant à évaluer un traitement innovant pour prévenir les calcifications vasculaires et les anomalies de minéralisation osseuse observées dans la maladie rénale chronique (MRC) et certaines maladies rares du métabolisme du phosphate, comme le GACI (calcification artérielle généralisée infantile).

Le GACI est une maladie génétique ultra-rare, sévère dès la naissance, causée le plus souvent par des mutations du gène ENPP1, qui entraîne une calcification des artères de gros et moyen calibre, parfois dès les premières semaines de vie. Chez les survivants, des anomalies osseuses, en particulier une ostéomalacie, apparaissent secondairement à l’âge adulte. Le GACI partage des mécanismes physiopathologiques communs avec les complications cardiovasculaires et osseuses de la maladie rénale chronique, notamment une déplétion en pyrophosphate inorganique (PPi), un puissant inhibiteur naturel de la minéralisation.

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un modèle de rat mimant les désordres du métabolisme phosphocalcique observés dans les stades avancés de la MRC. Ils ont évalué l’effet de INZ-701, une forme recombinante de l’enzyme humaine ENPP1, déjà à l’étude dans le GACI. Résultats : le traitement a permis de réduire significativement la calcification des artères (aorte, artères iliaques, reins, rate) et de prévenir l’ostéomalacie, en normalisant l’épaisseur et le volume d’ostéoïde osseux.

Fait remarquable, ces effets bénéfiques ont été observés même en l’absence de baisse majeure du taux de PPi circulant, suggérant un effet local ou complémentaire du traitement, possiblement via la voie de signalisation WNT, impliquée dans l’ostéogenèse.

Ces travaux renforcent le potentiel thérapeutique de INZ-701 dans les maladies rares liées à une déficience en ENPP1, comme le GACI, mais aussi dans des indications plus fréquentes comme la maladie rénale chronique avancée. Ils ouvrent la voie à des essais cliniques chez l’homme pour confirmer ces résultats prometteurs.

Pour en savoir + :  Recombinant ectonucleotide pyrophosphatase/phosphodiesterase 1 (ENPP1) decreases vascular calcification and prevents osteomalacia in a rat model of chronic kidney disease. 

O'Brien K, Laurion L, Sullivan C, Howe J, Lynch AM, Cheng Z, Schrier D, Husson H, Sabbagh Y.JBMR Plus. 2025 Apr 16;9(6):ziaf065.

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