Enquête nationale OSCAR 2022 "activité physique et sportive"

Contexte

Cette enquête proposée dans le cadre du GT1 « parcours de soin » a été diffusée de mai à juillet 2022 via la Newsletter "Les actus d'OSCAR" et les réseaux sociaux Facebook, LinkedIn et Twitter. La filière a reçu 203 réponses (189 personnes majeurs / 14 personnes mineures ). Compte tenu du faible nombre de réponses  pour les mineurs, il est envisagé une relance de l' étude en début d'année 2023, uniquement pour cette catégorie (à retrouver sur notre site Internet). Le questionnaire était centré sur le niveau de pratique d’une activité physique et/ou sportive des patients, les modalités de l'engagement dans ces activités, la fréquence, le cadre de ces pratiques (domicile, club…) et le niveau d’information sur les dispositifs spécifiques en place. 

Profil sociologique des répondants majeurs

  • 95 % de femmes
  • Moyenne d’âge : 41 ans
  • 75% vivent en famille ou en couple
  • 53 % exercent une activité professionnelle -40 % perçoivent l'AAH
  • Revenus :25% < 1500€ - 34% entre 1500-3000€ - 29% > 3000€
  • 87 % habitent à moins de 40 km d’une ville moyenne à grande (+ de 20 000 habitants)

Objectifs de l'enquête

L'enquête avait pour principaux objectifs : 

  • De dresser un état des lieux des pratiques afin d’identifier les éventuels besoins 
  • De mettre en place ou adapter des dispositifs
  • D'informer sur l'activité physique et sportive 

L'information sur les dispositifs

Les modalités de l’information

Les personnes informées le sont en priorité par un médecin spécialiste (64%), du fait de leur initiative personnelle (39 %), ou par un médecin généraliste (24%).

Les personnes non informées, souhaiteraient avoir en priorité :

  • Des  informations d’ordre médical : exercices adaptés , bienfaits/dangers de pratiquer tel sport ou Activité Physique Adaptée…(68%)
  • Des informations sur les dispositifs spécifiques à proximité de leur lieu de vie (28%).
  • Un médecin (spécialiste) dont le rôle serait central  dans l’information sur l’activité physique en général et sur les aspects médicaux liés à cette activité

La pratique d'activité physique

 

Fréquence de la pratique de l'activité physique

  • Marche : 90% - tâches ménagères :73% -  Jardinage : 30% -  Piscine: 24% ; Bricolage : 19% - 2 roues : 18%
  • Moins de 1h par semaine : 12%
  • 1 à 2 heure par semaine : 44%
  • 3h et + par semaine : 39%           

A savoir : les recommandations de l'OMS à destination des adultes souffrant d’un handicap ou d'une maladie chronique préconisent par semaine :

  • 2h30 à 5h d’activité physique modérée 
  • ou 1h15 à 2h30 d’activité physique soutenue 

L'enquête montre que les répondants sont plutôt en deçà de ces résultats. Pour comparaison, dans la population générale, 53 % des femmes et 70 %  des hommes atteignent ces recommandations (source : ESTEBAN : étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition ) 

Activité physique pratiquée dans cadre de dispositifs APA prescrite par le médecin ?

Les raisons de ceux qui ne pratiquent pas d’activité physique

  • Des difficultés d’organisation : trop lourd à gérer compte-tenu de la pathologie, du manque de temps et du manque d’aide
  • La peur de se blesser ou de se faire mal
  • En 3ème position les personnes évoquent des contre-indications médicales , particulièrement des risques de traumatismes ou douleurs.

Verbatim concernant les limites de l'activité physique

  • « Cela génère des crises importantes à la moindre activité modérée. Les activités ne peuvent être que de faible intensité. »
  • « J’aimerais mais je me sens trop mal pendant et je me décourage. Je me blesse et le paie cher même si ca me fait du bien au moral de prendre l’air. »
  • « J’ai des limites physiques : des douleurs articulaires et lombaires. Pour 600 mètres il me faut faire de nombreux arrêts et j’ai besoin de repos après. »
  • « C’est une nécessité quand on ne supporte plus aucun antalgique car l’AP régule la douleur si elle est accompagnée de kinésithérapie manuelle. »

La pratique d’un sport

Fréquence des sports pratiqués

La marche, la natation, le vélo, le tennis, le yoga, les arts martiaux… sont des sports pratiqués aussi bien en club ou association qu’à domicile (à 45% dans les deux cas). 

Fréquence : 

  • Entre 1 à 2 heures par semaine : 61%
  • Plus de 3h par semaine : 31 %

Ces fréquences sont proches des recommandations de l'OMS (1h15 à 2h30/semaine d'activité physique soutenue) bien qu’elles concernent une minorité de répondants.

Handisport

  • 7% des personnes qui pratiquent une activité sportive (5 personnes sur 71) déclarent exercer cette activité sportive dans un cadre Handisport.
  • Cette pratique résulte principalement d’une démarche personnelle (60%) ou d'une proposition d’un soignant (médecin spécialiste pour 20 % des cas ou kinésithérapeute pour 20 % également).

Raisons de ceux qui ne pratiquent aucun sport

  • Des difficultés d’organisation : c'est trop lourd à gérer compte-tenu de la pathologie, par manque de temps ou manque d’aide
  • Des contre-indications médicales, particulièrement des risques de traumatismes, des douleurs, une grande fatigabilité
  • Le manque de sports adaptés à la pathologie et/ou d’éducateur sportif averti

VERBATIM SUR LES LIMITES DE L’ACTIVITE SPORTIVE

  • « Ma pathologie,  les douleurs, les périodes inflammatoires font que l’AP du quotidien y compris la marche, piscine de temps en temps, suffisent. Plus jeune je faisais régulièrement de la   natation mais avec l’âge et les douleurs je parlerais plus d’AP que de sport régulier. ».
  • « L’état physique étant très variable, je ne peux rien organiser de fixe, en quotidien ou même hebdomadaire. »
  • « Je fais déjà une activité physique professionnelle dure et intensive 8 heures par jour en moyenne (station debout, prolongée, charges lourdes… ).»
  • « Je ne peux pas suivre dans un groupe qui fait une activité sportive et qui se porte bien car c’est difficile pour moi et du coup c’est source d’échec.»

Représentation de l’activité physique et sportive

L'enquête fait ressortir que l'activité physique et sportive représente pour les répondants : 

  • Un moyen de maintenir une bonne forme physique et mentale (souplesse, régulation du poids, dépense ou canalisation d’énergie)
  • Un moment de détente
  • Un moyen de soulager les douleur

Des améliorations dans les dispositifs de pratique ?

Quelles améliorations seraient à apporter ?

L'étude a permis d'identifier quatre grands domaines d'améliorations qui pourraient faciliter la pratique d'une activité physique et sportive pour les patients :  

L' information   

  • Plus d’informations (guides, fiches...) concernant les activités ou sports adaptés à sa pathologie
  • Accès à l'information sur les dispositifs existants 
  • Accès à l'information sur les lieux où l'on peut suivre un programme APA

La formation 

  • Des formations pour les professionnels de la santé à l'aide d'outils comme les tutos…
  • Mieux former les professionnels du sport et les kinésithérapeutes aux spécificités des pathologies (à l'aide de tuto par exemple)

Le financement 

  • Des possibilités de financement 
  • Des dispositifs d'aide financière directement auprès des patients

Les dispositifs pour faciliter la pratique 

  • Plus de dispositifs ou d'équipements adaptés sur le territoire en dehors des très grandes villes
  • Des orthèses adaptées à la pratique du sport
  • Plus d’inclusion, sortir du mode « compétition »
  • Possibilité de cours en fauteuil 

Conclusions

Cette étude inédite a permis de mettre en valeur les axes de travail essentiels pour améliorer l'accès à la pratique du sport et de l'activité physique adaptée pour les patients atteints de pathologies OSCAR . Ils concernent essentiellement l'information, la formation,  les dispositifs et le financement. 

Il est à souligner le rôle fondamental du médecin dans l’incitation, "l’autorisation" (« s’autoriser à pratiquer ») et la légitimation à pratiquer un sport ou une APA. Le rôle des professionnels de santé en général est essentiel pour sensibiliser les personnes les plus éloignées de l’activité physique : personnes atteintes d’une affection de longue durée, d’une maladie chronique, personnes âgées...

Il existe aujourd'hui  un déficit d’information  général sur ces questions : la peur du sport, des douleurs, des blessures subsiste. Les dispositifs et  l’existence de professionnels compétents (APA) sont encore très méconnus.